Histoire

Un peu d’histoire(s)…

Entrer au Poechenellekelder, c’est embrasser l’histoire millénaire de

Bruxelles… C’est pousser la porte d’un véritable estaminet, rencontrer

Manneken Pis, s’asseoir à la table des héritiers de gildes centenaires

et entendre murmurer les comploteurs bruxellois contre Philippe II…

Lieu de rencontre bruxellois par excellence, l’origine du mot estaminet se perd dans les

influences subies par la Belgique au cours de son histoire. Est-ce une déformation de

l’espagnol, « Esta un minuto », un lieu où on passe rapidement boire un verre ? Est-ce

plutôt l’origine néerlandaise et son terme « Stamm » signifiant famille qui marquerait

l’endroit ou se retrouver en famille ? Est-ce le cri du tenancier qui haranguait les

passants en leur proposant « Sta Menheer » (faites une halte, monsieur) ? Ou faut-il

penser que l’origine du mot est clairement wallonne et viendrait de « Staminé », qui

signifie une salle à piliers ? Qu’importe, au final ! L’essentiel est que la tradition de

l’estaminet a perduré pour permettre, aujourd’hui encore, de venir babbeler autour

d’une bonne gueuze.

Au Poechenellekelder, on boit d’abord à la santé du premier bourgeois de la ville,

Manneken Pis. Tout ici rappelle à son bon souvenir et la formidable collection d’objets,

d’affiches et de curiosités à son effigie rend jaloux tous les musées d’art populaire du

pays. L’occasion de reprendre en chœur, avec les nombreuses associations folkloriques

bruxelloises qui tiennent assemblée au « Poech », la chanson que Charles Trenet a

consacré au ketje :

« Manneken Pis, petit gars de Bruxelles, Manneken Pis, mignon porte-bonheur,

Manneken Pis, arrose les plus belles, Manneken Pis, arrose tous les coeurs. »

Quant au bâtiment qui abrite le Poechenelekelder depuis plus d’un quart de siècle, son

passé est résolument lié aux mystères de Bruxelles. A l'origine, l’immeuble, propriété

des seigneurs de Perck, était totalement invisible depuis la rue et masqué par un relais

pour diligences. L’endroit était donc propice aux rendez-vous discrets de nombreuses

gildes mais également de comploteurs en tout genre comme ces fidèles aux comtes

d'Egmont et de Hornes qui, après leur exécution capitale, à deux pas, sur la Grand-Place,

jurèrent de se venger de Philippe II. Ce dernier, bien renseigné, mis fin à la destinée des

comploteurs et du bâtiment qui, bien des années plus tard, se transformera en une

librairie très courue par les francs-maçons dont les symboles, eux aussi, très discrets,

ont fleuris sur les murs de Bruxelles au cours de l’histoire.

Mais, tout cela, c’est peut-être que des carabistouilles… Alors, si vous êtes un curieuse

neus, entrez dans le kaberbouche et venez prendre une drache, histoire de vérifier !